Langue d'origine indo-européenne, le latin parlé par le peuple, le latin vulgaire, a donné naissance à plusieurs langues contemporaines : au français, à l'italien, à l'espagnol, au portugais, au catalan, ou au roumain. Par ailleurs, des langues comme l'anglais ou l'albanais empruntent du vocabulaire au latin.
En France par exemple, à mesure que le français s'imposait comme langue populaire, le latin restait la langue de l'église catholique, et jusqu'au 19e siècle celle des publications de thèses. Le latin devenait alors une langue réservée aux élites : lorsque Descartes a voulu s'adresser à un public large, il a écrit en français (le Discours de la Méthode). Mais plus tard, il a utilisé le latin pour ses Méditations : le contenu en est plus sensible, et il n'était pas utile de le "montrer en français et dans un discours qui put être lu de tout le monde, de peur que les faibles esprits ne crussent qu'il leur fût permis de tenter cette voie".
Le latin est aujourd'hui dans une situation paradoxale : considérée comme une langue morte, elle s'est enrichie en deux siècles de plus de 50.000 mots, ce qui suffit à lui donner le statut de langue vivante.
Et l'on assiste ici et là à quelques résurgences, qui -devrait-on le souhaiter ?- pourraient se multiplier : sur l'initiative de la présidence finlandaise de l'Union Européenne, chaque semaine à partir de septembre l'actualité sera résumée en latin. Finlande qui émet depuis 1989 sur une radio publique un bulletin d'information en latin!
Ainsi, selon la présidence finlandaise de l'Union Européenne : "l'usage du latin tient lieu d'hommage à la civilisation européenne et de rappel des racines de la société européenne, qui remontent jusques aux temps de l'Antiquité classique". Autrement dit, "Accedit, quod usus linguae Latinae cultui humano Europaeo honorem habet et de radicibus societatis Europaeae usque ad antiquitatem classicam pertinentibus omnes commonefacit"
Ces signaux faibles nous avertissent-ils que face à la croissance du nombre de langues officielles de l'europe (20 aujourd'hui) et donc à la complexité combinatoire qu'elle entraine, une solution va émerger d'elle-même ? Le latin, langue de l'Europe ? Au détriment de l'Espéranto, langue créée de toute pièce en 1887 ? Le Médiévaliste joue avec cette idée, la fait rouler dans son cerveau, et sourit, oui, l'idée est plaisante, elle semble juste.
Le Médiévaliste accueillera d'ailleurs avec joie les propositions de lecteurs pour traduire cet article en latin.
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