Le Médiévaliste, prenant au sérieux son rôle de revisiteur du moyen-âge, s'est replongé dans la lecture du roman historique Les Rois Maudits de Maurice Druon. Cette relecture fut fructueuse, et le Médiévaliste conseille sans réserve ce roman. Publié à la fin des années 60, il a connu un succès exceptionnel. C'est une somme de 7 volumes de 200 pages, et c'est surtout une lecture facile et fluide, pour un contenu impressionnant de précision et d'érudition historique.
Maurice Druon nous accompagne dans le quotidien des rois et de leur cour, des gens d'église, des banquiers, et (avec moins d'aisance il est vrai), dans celui des gens du peuple. Et c'est de manière prémonitoire qu'il défend avec 30 ans d'avance une thèse chère au Médiévaliste: les rois sont des gens comme nous, la différence c'est juste que eux, ils sont rois. Ils peuvent donc demander des dispenses au pape pour se marier et se reproduire entre eux. Le roman débute dans les années 1300, au procès des templiers, et s'achève dans les années 1350. Dans l'intervalle, nous suivons la vie et mort de plusieurs rois, les intrigues, les motivations des hommes, les chemins de l'argent, les voies de l'église, la géopolitique de l'Europe de cette époque qui peut sembler parfois plus unie et homogène que celle que nous vivons aujourd'hui.
Une surprise attend le Médiévaliste à la fin du sixième volume : l'auteur se dévoile de manière totalement inattendue. Depuis le début du roman, nous suivons un personnage haut en couleur, Robert d'Artois. Ce personnage est peu recommandable, et il semble (on le réalise a posteriori) être traité avec magnanimité par l'auteur. Et c'est à la fin du sixième volume, à la mort de Robert d'Artois, que l'auteur brise l'armure et passe pour la première fois au premier plan. Nous reproduisons ici texto et en majuscules, car c'est écrit en majuscules, le paragraphe :
"... ET ICI L'AUTEUR, CONTRAINT PAR L'HISTOIRE À TUER SON PERSONNAGE PRÉFÉRÉ, AVEC LEQUEL IL A VÉCU SIX ANNÉES, ÉPROUVE UNE TRISTESSE ÉGALE À CELLE DU ROI ÉDOUARD D'ANGLETERRE; LA PLUME, COMME DISENT LES VIEUX CONTEURS DE CHRONIQUES, LUI ÉCHAPPE HORS DES DOIGTS, ET IL N'A PLUS LE DÉSIR DE POURSUIVRE, AU MOINS IMMÉDIATEMENT, SINON POUR FAIRE CONNAÎTRE AU LECTEUR LA FIN DE QUELQUES-UNS DES PRINCIPAUX HÉROS DE CE RÉCIT.
FRANCHISSONS ONZE ANS, ET FRANCHISSONS LES ALPES..."
L'auteur finit rapidement le volume six, et produit un volume sept pénible à lire, où il s'exprime à travers les pensées d'un vieil homme d'église fatigué couché dans sa diligence qui sillonne la France. C'est dire à quel point l'auteur est motivé... il parvient à nous transmettre son ennui dès les premières pages ; la passion est aussi absente de ce volume qu'elle était palpable dans les précédents.
Le Médiévaliste convaincu lira les six premiers volumes des Rois Maudits de Maurice Druon, il ne sera pas déçu. Le Médiévaliste époque ORTF regardera la version en feuilleton de Claude Barma de 1972, pendant que le Médiévaliste plus aventureux s'essaiera à l'achat en ligne des épisodes de la superproduction à 24 millions d'euros de France 2.
Maurice Druon nous accompagne dans le quotidien des rois et de leur cour, des gens d'église, des banquiers, et (avec moins d'aisance il est vrai), dans celui des gens du peuple. Et c'est de manière prémonitoire qu'il défend avec 30 ans d'avance une thèse chère au Médiévaliste: les rois sont des gens comme nous, la différence c'est juste que eux, ils sont rois. Ils peuvent donc demander des dispenses au pape pour se marier et se reproduire entre eux. Le roman débute dans les années 1300, au procès des templiers, et s'achève dans les années 1350. Dans l'intervalle, nous suivons la vie et mort de plusieurs rois, les intrigues, les motivations des hommes, les chemins de l'argent, les voies de l'église, la géopolitique de l'Europe de cette époque qui peut sembler parfois plus unie et homogène que celle que nous vivons aujourd'hui.
Une surprise attend le Médiévaliste à la fin du sixième volume : l'auteur se dévoile de manière totalement inattendue. Depuis le début du roman, nous suivons un personnage haut en couleur, Robert d'Artois. Ce personnage est peu recommandable, et il semble (on le réalise a posteriori) être traité avec magnanimité par l'auteur. Et c'est à la fin du sixième volume, à la mort de Robert d'Artois, que l'auteur brise l'armure et passe pour la première fois au premier plan. Nous reproduisons ici texto et en majuscules, car c'est écrit en majuscules, le paragraphe :
"... ET ICI L'AUTEUR, CONTRAINT PAR L'HISTOIRE À TUER SON PERSONNAGE PRÉFÉRÉ, AVEC LEQUEL IL A VÉCU SIX ANNÉES, ÉPROUVE UNE TRISTESSE ÉGALE À CELLE DU ROI ÉDOUARD D'ANGLETERRE; LA PLUME, COMME DISENT LES VIEUX CONTEURS DE CHRONIQUES, LUI ÉCHAPPE HORS DES DOIGTS, ET IL N'A PLUS LE DÉSIR DE POURSUIVRE, AU MOINS IMMÉDIATEMENT, SINON POUR FAIRE CONNAÎTRE AU LECTEUR LA FIN DE QUELQUES-UNS DES PRINCIPAUX HÉROS DE CE RÉCIT.
FRANCHISSONS ONZE ANS, ET FRANCHISSONS LES ALPES..."
L'auteur finit rapidement le volume six, et produit un volume sept pénible à lire, où il s'exprime à travers les pensées d'un vieil homme d'église fatigué couché dans sa diligence qui sillonne la France. C'est dire à quel point l'auteur est motivé... il parvient à nous transmettre son ennui dès les premières pages ; la passion est aussi absente de ce volume qu'elle était palpable dans les précédents.
Le Médiévaliste convaincu lira les six premiers volumes des Rois Maudits de Maurice Druon, il ne sera pas déçu. Le Médiévaliste époque ORTF regardera la version en feuilleton de Claude Barma de 1972, pendant que le Médiévaliste plus aventureux s'essaiera à l'achat en ligne des épisodes de la superproduction à 24 millions d'euros de France 2.
"dilligence" avec deux "L" pour aller plus vite ?
(qui aime bien...)
Rédigé par : Hervé | 30/09/2006 à 18:28
(...chatie bien)
Merci pour votre lecture précise, la faute est corrigée
Rédigé par : gbesse | 30/09/2006 à 19:25
J'avais déjà envie de me lancer dans Les rois maudits. Là, vous m'avez encore plus donné envie.
Bravo pour votre site.
Rédigé par : Jules | 07/10/2006 à 22:02
Merci pour votre commentaire Jules, si nous vous avons donné encore plus envie de lire le livre, alors... nous avons rempli notre rôle !
Rédigé par : gbesse | 07/10/2006 à 22:11
pour la version vidéo, je ne peux que conseiller la version de 1972 avec Jean Piat en Robert d'Artois irremplacble, inimitable, flamboyant ... Torreton n'est que l'ombre d'une pale copie a coté ...
Certes les decors sont plus figés et theatraux dans la version de 1972, mais c'est pas si grave.
Rédigé par : blondevero | 15/01/2007 à 13:20
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