Le médiévaliste, grand assoiffé de curiosité, ne saurait aborder les batailles de siège - l'un des thème les plus représentatifs du moyen-âge - sans porter plus d'attention au trébuchet, arme la plus massive et sans doute la plus fascinante qui pouvait créer une brêche dans la plus épaisse des murailles.
Vraisemblablement inventé en France pendant le XIIe siècle, son invention coïncide avec la généralisation des murailles en pierres, qui remplaçaient les murs de bois. Parfaite illustration du principe d'escalade de l'arme et du bouclier !
Il a été utilisé massivement pendant les croisades et ne fut remplacé par les armes à poudre que vers le XVIe siècle. En Angleterre, Edouard Ier les utilisa pour la conquête de l'Ecosse.
Son nom vient de l'occitan trebucca, qui signifie "qui apporte des ennuis". Et lorsqu'on sait que cette formidable machine est capable d'envoyer des boulets de pierre ou de plomb de 150 kilos à près de 200 mètres, on veut bien admettre la justesse de cette étymologie.
Mais attardons-nous un instant sur le fonctionnement de l'engin : composé d'une verge et d'une huche - que l'on remplissait de terre afin qu'elle agisse en contre-poids - le trébuchet utilise en fait le principe du bras de levier pour mouvoir une fronde attachée en bout de verge, afin de projeter les boulets sur les fortifications visées. Une fois le boulet envoyé, la verge était ramenée en position d'armement au moyen d'un treuil. Le principe du bras de levier permettait alors au contrepoids (pesant entre 15 et 20 tonnes !) de reprendre sa position élevée et le tir suivant pouvait avoir lieu. Des historiens ont procédé récemment à la construction d'un trébuchet grandeur nature, en suivant les instructions laissées sur des manuscrits (notamment ceux de Villard de Honnecourt, célèbre maître-d'oeuvre dont les carnets de croquis sont encore conservés à la BNF). Après plusieurs réglages, et en particulier après avoir compris l'importance de l'articulation de la huche dans la stabilisation de la machine, ils sont parvenus à créer une brèche dans une muraille de pierre construite pour l'occasion en utilisant les méthodes de l'époque.
On comprend mieux, vu la puissance de l'engin, pourquoi certaines places fortes ont capitulé à la seule vue de l'érection de la machine !
Le médiévaliste voyageur pourra en savoir plus en se rendant au Château de la Bâtiaz, en Suisse, pour mirer Trébuchets et ses cousins Mangonneaux, Bricolles et autres Couillards.
Le médiévaliste bricoleur préférera sans doute construire lui-même, à peu de frais, une réplique de trébuchet et s'attaquer avec des billes à d'imprenables murailles de papier.
C'est amusant de tomber sur cette info ! Je me posais des questions sur la portée d'un trébuchet suite à la visite du château de Dunois (à Châteaudun), où une tour médiévale est conservée. Epaisseur des murs à la base : 4 mètres... Je me demandais si un tel engin de guerre pouvait venir à bout d'une telle construction.
J'ai la réponse grâce à ce blog :)
Rédigé par : Chandelin | 30/05/2006 à 11:29
Bonjour,
Je découvre votre site fort intéressant via l'Atelier de BNP-Paribas. GlobalSpec, un site américain pour les ingénieurs, a consacré un article au trébuchet qui se trouve ici http://www.globalspec.com/trebuchet/ et qui donne des indications pour en construire un.
Marie-Christine
Rédigé par : Marie-Christine | 16/06/2006 à 18:19
nothing is impossible for a willing heart.
Rédigé par : coach outlet | 15/11/2010 à 08:44